31 mars 2006 - 22h44 - Hôtel « Oasis », Gabès (Tunisie)…
Grande journée encore… Lever vers 6h30. Tout juste 4 heures de sommeil, mais je n’ai pas eu froid. Petit déjeuner expédié en vitesse, Serge n’a pas dormi de la nuit mais est monté sur ressorts. Christian a été malade cette nuit, peut-être le poulet d’hier soir. Pour ma part, RAS.
On part sous le
soleil. Au tout début de
notre route, nous traversons le village d’Al Aziziyah, et
Nuori
nous indique alors que c’est le village le plus chaud au
monde,
ayant la plus haute température relevée sur
Terre.
[Après vérification : 57,7 °C le 13
septembre 1922, record mondial effectivement]
Alors qu'on s'approche de Tripoli, le soleil fait place au
brouillard, qui ne se dissipe que quand nous nous garons face
au musée de Tripoli, sur la « Place Verte
».
Visite du musée avec James, l’occasion d’avoir quelques gros regrets… Si le musée héberge des pièces magnifiques (dont une VW Coccinelle à la présence un peu incongrue au milieu des vestiges préhistoriques), le manque d’entretien est flagrant. Poussière sur les étagères, éclairages défaillants, etc. Bref, c’est un peu décevant. Par exemple, un climatiseur laisse couler de l’eau sur de magnifiques mosaïques restaurées, et ça ne gêne personne. Enfin bon… Petite angoisse aussi pour nos sacs photo qui sont en consigne (obligatoire) à l’entrée, lors de la récupération la jeune fille un peu submergée par l’affluence nous propose non seulement nos sacs (ouf !) mais aussi ceux qui sont à côté.
Nous entrons ensuite dans
la vieille ville de Tripoli, « Old Town
», ou dit de façon plus exotique, la
médina. Mais nous sommes vendredi,
tout est fermé ou presque. L’impression est
bizarre, pas
forcément désagréable.
Après un café
pris avec James et Serge (café à la rose, assez
bon,
très sucré et ayant un dépôt
énorme
au fond de la tasse), je décide de me promener seul et de
faire
quelques photos. Comme Christian me l’avait dit, il
n’y a
aucun soucis de sécurité, et j’ai
effectivement
croisé et discuté avec des personnes aimables,
l’une d’elles m’a fait visiter la cour
intérieure de son habitation. Je cherche ici et
là du
tabac, mais ici les pipes sont à eau…
Il y a de très belles lumières, et je fais plein
de
photos. Etonnant mélange entre des quartiers à
l’abandon ou presque, et d’autres paraissant
restaurés, ou en voie de l'être.
Au détour d’une ruelle, je regarde avec un intérêt photographique un bâtiment. Je vois alors un gars sortir la tête d’une fenêtre pas loin de moi. Je vais le saluer, mince c’est un militaire. Bref, on discute un peu et avec le sourire je comprends que le coin n’est pas particulièrement propice à la photo. 50 mètres plus loin, je fais la photo d’une rangée d’arcades, et suis aussitôt hélé par un autre militaire, armé cette fois. Mince. J’ai dû photographier je ne sais quel bâtiment hautement stratégique. Mais là encore, pas de réel soucis, tout se fait en douceur et avec le sourire. Il doit y avoir des consignes pour que ça se passe bien...
Sur le coup, je rencontre une touriste américaine un peu perdue, qui cherche l’arc de Marc-Aurèle. Ça tombe bien, j’avais très envie de le voir et comme elle dispose d’un plan, je l’emmène devant le monument. C’est très beau, et elle me confie son appareil pour une photo souvenir devant les ruines. Elle est sympa, mais je dois retrouver les amis à 12h30 sur la Place Verte. Là, le patron de l’agence de voyage nous offre à chacun un petit plateau de cuivre gravé à nos noms, en souvenir. Il est dans un coffret de bois recouvert de velours vert imposant, je pense à mon sac à dos déjà bien plein… Il nous offre aussi un CD sur le tourisme en Libye, et un briquet. Bonne surprise, Serge et James m’ont trouvé deux paquets de tabac, ne sachant pas lequel prendre ils ont pris les deux…
Mais l’heure du départ est proche, et c’est le cœur serré que je vois Tripoli disparaitre dans le rétroviseur… La route vers la frontière ne sera troublée que par une voiture venant en sens inverse, fonçant délibérément sur nous et nous obligeant à brutalement quitter la route. On ne s’arrête même pas, j’en suis juste quitte d’une bonne frayeur. Nuori nous parle alors de fondamentalistes à mettre en prison, et ce sera le seul incident en terres libyennes.
La frontière. Nous arrivons, comme à l’aller, derrière un gros groupe de 4x4, de l'organisation « Imagine ». Mais nous arrivons à les doubler, et les douaniers nous dirigent doucement vers le hangar pour la fouille des véhicules. Je serre un peu les fesses, j’ai pas mal de cailloux dans le sac à dos et ça pourrait créer des soucis. Mais c’était sans compter sur l’expérience de Christian, qui s’occupa des papiers en un temps record et qui bloqua judicieusement l’accès au hangar en garant nos véhicules face à l’entrée. Quand ce fut au tour du groupe « Imagine » d’entrer pour la fouille, bien entendu ça posa problème et donc on nous fit rapidement sortir du hangar sans même nous fouiller… Beau passage de frontière donc, à la grande satisfaction de Christian qui est visiblement soulagé, détendu.
Arrivée à l’hôtel à 20 heures, comme prévu. Là, James accuse salement le coup car il découvre que ses photos de l’éclipse sont en partie loupées. Problème de netteté, causé par le vent malgré la protection de l'observatoire, et des photos noires pour cause de protections rabattues sur les objectifs pendant la totalité (toujours ce vent !). Nous faisons ensuite quelques transferts et sauvegardes de photos. Voilà donc cette journée. Bien remplie, et avec un « temps scratch » pour Christian qui est content. Et la douche, la première vraie douche depuis un moment, a fait du bien…
Bon, dodo. Il est 0h15, je
suis cuit !