Notes de voyage (page 12)

Expédition en Libye pour l'éclipse solaire totale.
 

31 mars 2006 - 1h07   32°28' N - 13°01' E  - Bivouac près d'Al 'Aziziyah .  Télécharger le fichier KMZ

La ruée vers le nord…

Oui, la journée pourrait être résumée par ces mots...

Départ très tôt, vers 7h30. Beau lever de soleil, avec Vénus éblouissante. Très vite, on commence à voir au loin des voitures… Nous roulons vers le Namous. Enfin, roulons… La piste est molle, le fesh-fesh est toujours présent. Le Namous est atteint et contourné. 

Direction la ferme d’où on va reprendre la piste défoncée déjà empruntée à l’aller. Et là, petit à petit, ça devient « Paris-Dakar » ! On rejoint des dizaines de voitures qui toutes foncent vers un seul point : Timsah et sa station essence !

Faut oser sur une piste pareille.

Car la question principale est, comme le craignait Christian, de savoir s’il y aura du gas-oil pour tout le monde. Vue l'organisation libyenne, ce n'est pas forcément évident. Alors Christian fonce. On double alors un nombre impressionnant de voitures, de convois, le tout dans une poussière qui bloque la visibilité (et mon appareil photo dans son sac). Des touristes occupés à de saines occupations (des dépôts en nature dirait James) remontent leur pantalon en toute vitesse, car ça déboule de tout côté. 

Une mention spéciale aux chauffeurs touareg des voitures d’agences de voyage libyennes, qui ont visiblement horreur de se faire doubler et qui font tout pour éviter ça. On sème rapidement James et Serge, mais on ne les attendra que deux fois, pendant 3 à 4 minutes. Christian fait du 110 à l’heure sur la piste défoncée et nous faisons alors deux sauts impressionnants, dont un fera talonner les suspensions du Toyota… Ça calme mon conducteur, à mon grand soulagement…

Une vingtaine de kilomètres avant Timsah, nous prenons un raccourci via une étendue de sable. Des véhicules conduits par des touareg vont en tout sens, ne sachant pas trop où aller… Et finalement on rejoint Timsah. Fin de la piste, retour au goudron…

Retour au goudron

Il y a du monde à la station ! De toutes nationalité, ils viennent tous de la région du Namous. On fait alors le plein de gas-oil. Petite inquiétude de ma part, car le pompiste utilise une pompe délivrant normalement de l’essence, pas de « Naphta ». Devant notre interrogation, il sort le pistolet du réservoir, déverse sur le bitume un peu de liquide, et déclare alors « Naphta ! », satisfait. Bon… 

Je me fais prendre en photo dans des groupes improvisés et inconnus mais c’est joyeux, tout le monde a l’air ravi de l’éclipse, touristes et accompagnateurs. Une citerne supplémentaire de gas-oil est là, en plus, il ne devrait pas y avoir de pénurie pour les derniers à se ravitailler.

Y'a du monde.

On retrouve Pierre, le copain chasseur d’éclipse de James. Le monde est petit. Échanges d’impressions sur l’éclipse, qui semble être la plus belle vue depuis longtemps… On verra ça sur le bateau du retour, les PC vont probablement chauffer dans le bar, autour de bières avec alcool. 

Le temps de papoter un peu, de refaire la pression des pneus et c’est le retour au goudron, jusqu’à un peu plus de minuit, soit en tout presque 17 heures de route… Route entrecoupée par trois pauses. Une à Sebah, ville visiblement en grands travaux et où nous mangerons bien. Une autre pause dans un petit village, Shwayriff, où nous boirons un Coke pendant la tombée de la nuit, et où nous verrons donc la Lune sous forme d’un très fin croissant, et une magnifique lumière cendrée. Âge estimé : 31 heures et 30 minutes.

Toute jeune Lune

Dernière pause enfin pour manger dans un petit restaurant de bord de route, vers 22h30. 

Et me voilà pour la dernière nuit dans la tente, je prends quelques photos pour le souvenir… Avec toute cette route parcourue aujourd'hui, (approximativement 1100 km) nous pourrons visiter Tripoli demain !

Bon, je dois en oublier, dodo…