29 mars, jour de l'éclipse. 13h30 - Tracé de l'éclipse au sol :
YEAH ! Parfaite !
Tout y était, ombres volantes, lumière de fin du monde, couronne extraordinaire, Vénus, TOUT !
Champagne (Veuve Clicquot) et foie gras ! Là, l’éclipse se termine doucement… Bon, je vais aider James à replier le matériel !
29 mars 2006 - 21h47 25°21'29"N - 17°15'43"E - Bivouac improvisé.
Retour sur cette magnifique journée...
Réveillé donc vers 7h15, je sors voir le ciel. Le soleil est déjà levé, pas un nuage à l’horizon, ciel bleu limpide. Petit déjeuner rapide, et je file faire quelques photos avant d'aller retrouver James à l’observatoire pour finir les préparatifs.
Mine de rien,
l’heure avance et à un moment je constate
qu’il ne reste plus que 20 minutes avant le premier contact.
Mon vieux
T90 est monté avec son 300mm. On peaufine le
réglage du parallélisme des lunettes, tout est
OK. La monture ronronne, James est content de la mise en station. Seul
soucis, et de taille : James ne trouve pas ses films
diapo. Apparemment
il les a oubliés ! Je lui passe alors deux rouleaux de
Superia, faute de grive on exposera du merle…
Le premier contact arrive,
je le vois sur la 920mm, dans le viseur coudé du Nikon F3
installé dessus. Pile à l’heure ! James
est presque prêt. En fait, on a un peu couru après
le
temps. Et on a bien failli être en retard malgré
le fait qu'on soit arrivés l'avant-veille…
Pendant
la phase partielle je monte le Coronado sur un trépied
Manfrotto tout neuf. Verdict
de mon observation : Deux taches solaires, puis belles
protubérances à droite du soleil (dans le
Coronado). Que c’est beau ! Ça va aider James pour
ses photos. Je lui ai
filé un coup de main pour régler la
caméra qui est pointée sur le soleil. Ecran
tactile, c’est rigolo. Pas vraiment instinctif, mais
rigolo.
Etat du
matériel mis en œuvre :
Sur la platine
équatoriale :
Ailleurs :
Je précise au
groupe « Christian – Serge – Nuori
» qu’il ne faudra pas oublier de retirer
ses
lunettes de soleil pour profiter du spectacle lors de la
totalité. A l’heure actuelle, la protection de nos
yeux est assurée par des « Viséclipse
», j’en avais emporté un pour chacun de
nous, misant sur la solidité de ce dispositif par rapport
aux lunettes polymère.
Toujours pas le moindre nuage dans le ciel, tout va bien. La lumière baisse doucement, et prend cette teinte caractéristique vue en Guadeloupe en 98, et en Métropole en 99. Dans l’urgence, James perce une feuille de papier, et « 2006 » s’affiche sur le sol sous forme de petits soleils. Je tente deux photos, qui sont floues sur l'écran de visualisation…
Soudain, les ombres
volantes arrivent ! Superbes, elles courent sur le sable. James avait
dit,
pour expliquer la chose, que ça ressemblait aux
ombres
faites par de petites vaguelettes quand on marche dans une eau peu
profonde. C’est tout à fait ça, et
c’est impressionnant.
Mon ombre devient vraiment très précise, je vois mes cheveux qui se dessinent nettement sur le sol !
Et enfin le soleil fut éclipsé. Magnifique couronne ! Pour une éclipse au minimum du cycle solaire, c’est même très surprenant ! Vénus est très brillante, mais je ne vois pas Mercure. Tant pis. Je fais les photos. Je m’aperçois à la fin que j’étais à f:8. Grrrrr. Je passe sur f :5.6 et je refais quelques autres photos. Je regarde ensuite à l’œil nu, et aux jumelles. Extraordinaire, aux jumelles !
Je regarde ma montre. Il
ne reste que 37 secondes, déjà !
J’entends les boîtiers crépiter
en rythme dans l'observatoire. Et le diamant arrive, à
l’endroit
prévu par James. Vers 4 heures. Fin de la magie…
On abandonne alors l’observatoire pour déboucher
dans les règles la bouteille de champagne. Et manger le
foie gras. Tout le monde est ravi, ça va sans dire. On
attend le dernier contact, la fin de l'éclipse, pour
démonter, ce
que je fais avec James. Au passage j’attrape un beau coup de
soleil au cou, j’avais totalement oublié de me
protéger lors du démontage. J’eus donc
droit à un arrosage en règle par Christian, puis
à une bonne couche de Biafine !
Fin du démontage de l’observatoire à 15h15, et départ dans la foulée. Christian est inquiet, il craint que les véhicules remontant du Namous n’assèchent les pompes de la station service de Timsah, donc il faut se dépêcher. Sauf que le Toyota de Serge chauffe, et qu’une crevaison à l’arrière-gauche de notre véhicule nous force à bivouaquer vers 19 heures. Je plante la tente à la tombée de la nuit.
Après le repas, je discute un peu avec James. Il me remercie encore pour le coup de main donné pendant ces deux jours. En fait, nous fîmes équipe jusqu'à la totalité, moment où chacun fit alors ce qu'il avait prévu. Quand j'y repense, on aurait sans doute pu rester ensemble, car le vent a pas mal embêté James qui avait alors un peu trop de choses à s'occuper à la fois. Dodo tôt, car demain on roule dès l’aurore. Mon dos a souffert aujourd’hui, mais ça va.
Fin de la
journée « Eclipse ». Il ne reste sur le
site que la bouteille de champagne, dans un petit cairn. Elle contient
un
petit mot, écrit par James, suivi de nos cinq
noms…