Hôtel « Les Ambassadeurs », Tunis…
Plus « classe » que l’hôtel « Oasis » de Gabès, que nous quittâmes donc à 6h50 pour quatre heures de route à un rythme soutenu… Arrivée à un parking en centre-ville de Tunis, Christian en profite pour faire laver sa voiture. Petit café en terrasse sur l’Avenue Bourguiba, les Champs-Élysées de Tunis. Il y fait beau et chaud (ah ah), c'est agréable. Ensuite Christian m’emmène jusqu’à l’entrée de la Médina, la Porte de France, où nous nous séparons pour la journée. Et débrouille-toi bonhomme !
Je repère la position du soleil pour essayer de me repérer, puis j’entre dans ce chaudron humain où tout le monde se presse, se pousse, se touche, et accessoirement achète ce qui est proposé, c’est à dire tout et n’importe quoi.
Gigantesque
marché où je me perds doucement, plutôt
que rebrousser chemin je m’enfonce plus encore dans les
ruelles, naviguant à l’estime. C’est
à la fois étouffant et très beau.
Belles lumières, en particulier dans les allées
couvertes où le soleil perce à travers de petites
ouvertures dans les voûtes.
Il y a les coins pour touristes, et des coins plus authentiques, la
différence est flagrante. Je refuse un bijou qu’un
vendeur à la sauvette essaye de me vendre à tout
prix, passant de 15 à 5 dinars. Il était sympa ce
bijou mais j’aime pas qu’on me force la main ! Dans
une petite ruelle déserte, j’ai discuté
avec un boulanger, qui en profite pour me vendre son pain. Il
était bon, et juste sorti du four.
Je continue à déambuler, et je prends tout de même quelques images. Pas facile pour moi d’être un touriste photographe, en fait, et le boîtier est resté quasiment tout le temps dans le sac.
Je ne sais plus
où je suis, il est 14h30. Devant retrouver Christian
à 17 heures, je décide donc de tenter un repli
stratégique. Mais j’ai beau tourner, je suis
complètement paumé… Je trouve alors un
agent de police, qui m’explique le chemin pour retourner
à l’Avenue Bourguiba. Il me dessine le plan sur
mon carnet de notes. Et il me fait même
répéter le chemin de tête, pour voir si
j’ai bien compris. Ce qui, je l'admettrai plus tard, ne fut
pas une précaution inutile... Il m’assure
qu’il y en a au moins pour 45 minutes de marche,
j’ai vraiment pas mal dérivé en fait !
Je reprends donc mon chemin, fais à peine 200m et me fais accoster par quatre gamins, qui me demandent des cigarettes. Comme d’habitude dans ce cas, je montre ma pipe, ce qui a normalement un effet dissuasif. Mais là, ça ne suffit pas, maintenant ce sont des dinars qu’il leur faut. Ils se font pressants, et le plus grand essaye de me chiper mon calepin. La situation devient tendue. Le gamin porte sa main à la poche, pour bien me montrer qu’il a un couteau. Par réflexe, j’ai légèrement soulevé mon t-shirt pour découvrir l’étui de mon Laguiole. Le gamin commence à douter, mais fait le fier et sort son couteau. Alors, puisque le « jeu » en est à se point, je sors le mien aussi… Finalement, c’est lui qui renoncera. Non mais… Y’a plus d’enfants !
Je reprends ma route,
comme elle me fut indiquée. Je tâtonne tout de
même un peu, mais je commence à retrouver mes
repères. J’étais vraiment bien
paumé, et j’étais parti bien loin en
fait…
Sur ce, je trouve la gare de Tunis, puis l’Avenue Bourguiba. Tout va bien…
Je m’octroie deux Fanta pour fêter ça et me redonner un peu d’énergie. Ça faisait au moins 25 ans que je n’en avais bu… Puis je retourne vers le parking pour attendre Christian près de sa voiture et faire quelques photos. Alors que j’attendais, trois hommes bien sur eux, costard-cravate, passent auprès de moi et l’un d’eux lance bien fort un « connard de France ». Super… Je leur répond un « Merci » plutôt amusé, et me retiens de dire autre chose… Suffisamment de soucis pour la journée, je n’ai pas eu envie de m'embêter avec ça.
Quand je lui raconte,
Christian n’en revient pas de mes problèmes... :-)
Nous retournons à l’hôtel, et je profite de la pause pour refaire mon sac à dos. Je réussis difficilement à en faire ce que je veux, tout tient finalement comme à l’aller mais avec du poids en plus : Cailloux, cadeaux, sable… A la télé, des infos de M6 : ça barde en France, la mobilisation anti-CPE ne faiblit pas. A l’inverse de mon stylo, qui rend doucement l’âme.
Mais bon, la fin du voyage
approche à grands pas. Finalement, je n’aurai pas
eu de soucis, j’avais pris ce qu’il fallait. Un peu
trop, même. Mais pour une expédition qui
était pour moi une première, je ne m’en
suis pas trop mal sorti jusqu’ici.
J’envoie aussi
quelques mails, grâce à l'ordi
gracieusement mis à disposition des clients.
Bon, il est 23 heures passées. Je vais aller dormir, la journée de demain sera chargée, je le sens. Probables échanges entre astronomes à prévoir sur le bateau du retour… Allez, une petite vue du salon de l'hôtel...
3 avril 2006 –
12h29
Marseille St-Charles, dans
le TGV pour Paris, Quai C.
Juste au moment
où le TGV s’ébranle. Ah oui,
j’ai changé de TGV car il y a pas mal de manifs et
de blocages de voies, et je préfère prendre un
peu de marge… Mais racontons les journée
précédentes…
Le 2 Avril :
Réveil assez tôt, petit déjeuner vers 8h15 avec un Serge toujours sur ressorts, et un James que je vais quitter à regrets. Mais le moment n’est pas encore à ça, et nous prenons rapidement la direction du port de Tunis, toujours sous le soleil. Soleil qui ne nous aura finalement pas quitté du voyage.
Derniers pleins de gasoil, et Serge fait laver sa voiture au garage. Il part du principe qu’il vaut mieux avoir une voiture propre dans le bateau, pour éviter que les passagers se salissent en passant entre les véhicules stockés dans les ponts inférieurs. Et il se moque alors des possesseurs de 4x4 qui tiennent à rentrer en France avec le plus de sable possible, histoire de bien montrer « qu’ils y étaient ». Comportement que je constaterai effectivement lors de l’embarquement, qui sera assez rapide. Et nous nous garons l’un derrière l’autre, pont 3, section E.
Le «
Méditerranée » part à
l’heure pendant que nous mangeons au restaurant du bord.
Adieu Tunis, ou « Au revoir ». Mer calme,
vent de force 4, petite écume de-ci de-là sur les
crêtes des vagues. Ce voyage de retour part donc du bon pied
(marin).
Avec les amis auxquels se
joint Pierre, croisé sur le ferry à
l’aller et à la station service de Timsah, on
commence à discuter de l’éclipse,
aidés en cela par quelques bières (avec alcool
maintenant). L’ordi portable de James est de sortie, et on
commence par voir les photos de Pierre. Très
bonnes ma foi, un bracketting se terminant sur une belle
lumière cendrée, avant de repartir pour un anneau
de diamant fort bien pris. Ensuite nous regardons les images de James.
Finalement, ça lui remonte un peu le moral, car il a de
bonnes choses dans ses photos…
En fait, James commence
surtout à penser à la prochaine
éclipse, quelques idées folles commencent
à fuser, Serge montrant que pour lui rien ne semble
impossible…
Et donc en fort peu de
temps le choix s’affine, le début d’un
petit quelque chose se profile… Novossibirsk ? En quelques
mots, donc : « Les affaires reprennent » !
Ah, ces chasseurs
d’éclipse… A peine une est finie
qu’ils pensent déjà à la
suivante… Et quelque part je commence à en
devenir un, finalement. Cette éclipse était ma
troisième "totale".
Repas du soir, puis retour
au bar où une musique tonitruante, animée par un
disc-jockey dont on se demande bien ce qu’il fout
là, nous pousse doucement, James et moi, vers un
canapé peinard assez loin du vacarme. Ça sent un
peu les dernières discussions avant la
séparation, et nous sommes tristes tous deux, bien
évidemment… Après son
départ je reste encore seul un moment, le bateau est loin
d’être plein et ça se sent. La mer est
calme et ça se sent aussi, au sens strict du terme. Sauf
dans les couloirs menant aux cabines, où règne
une certaine odeur assez caractéristique des ennuis de
digestion par gros temps… La cabine est bien plus chouette
qu’à l’aller, avec un hublot, et
l’atmosphère est respirable. Je me
relève néanmoins pour coincer la porte de la
salle de bains avec un bouchon d’oreille en mousse, histoire
d’amortir les vibrations induites par la machine, qui ne doit
pas être bien loin…
Ah, maintenant c’est vraiment la fin. Tout va très vite, trop vite : Le « Méditerranée » accoste au Port Autonome avec 45 minutes d’avance, les adieux sont rapides, entre deux voitures, on débarque dans les premiers et les amis disparaissent finalement derrière nous, dans le trafic… Marseille est en effervescence (et en travaux pour le tramway), les grèves et manifs anti-CPE sont toujours là, il paraît que les trains sont perturbés par les étudiants qui bloquent les voies… Bref, je décide donc de prendre un peu d’avance dans le bazar, et je convertis donc mon billet pour prendre le TGV de 12h29 plutôt que 14h29. Et donc me voilà revenu au point de départ...
Vous qui m'avez lu
jusqu'au bout, soyez-en remercié. Et si vous avez envie de
m'envoyer un petit mot, vos impressions, ou si vous avez
relevé une (ou plusieurs) fautes d'orthographe,
n'hésitez surtout pas...