Notes de voyage (page 2)

Expédition en Libye pour l'éclipse solaire totale.
 

18 mars, 18h07. Bar du « Méditerranée », entre Marseille et Tunis.
Enfin, encore assez près de Marseille...

Départ théorique du navire à 11h30. Départ réel à 15h30...

Garder le contact, tant que les ondes passent...

Ce voyage part enfin vraiment, et serait presque dans les temps si les batteries du navire n'avaient pas eu le mauvais goût de fondre au petit matin, comme nous l'apprîmes d'un membre d'équipage une heure après l'embarquement.

Beaucoup d'attente donc, ça a permis de voir arriver les autres passagers. 

Arrêt pour cause de mal de mer naissant...

19 mars, 08h20. Toujours dans le « Méditerranée ».
Bien plus près de Tunis maintenant, et avec une mer calme.
 

Où en étais-je ? Ah oui, mal de mer. 

En fait, dès la sortie du port de Marseille le vent d'Est a fait prendre une gîte au navire, puis une grosse mer a fait ensuite des ravages parmi les passagers. Un véritable carnage. Du vomi partout, dans le moindre urinoir puisque les toilettes étaient bouchées, etc. 

Pour ma part, après avoir posé le stylo la veille, j'optai prudemment pour un repli stratégique plus près du centre de gravité du navire. Bien m'en prit, tout alla nettement mieux.  En fait, c'est mon premier voyage en ferry, pour ne pas dire mon premier voyage en mer. Et je n'avais aucune idée de la réaction de mon corps face à cette nouveauté. Surtout que là, je fus servi par une météo, disons, délicate. Mais je suis agréablement surpris. Bien sûr, il faut acquérir une démarche un peu particulière... S'habituer à épouser les mouvements du navire qui font alterner relative impesanteur et subite prise de poids quand ça « cogne » dans le creux de la houle. Sauf qu'il ne faut visiblement pas écrire dans le gros temps...

Le roulis n'encourage pas l'appétit

Je mangeai néanmoins le soir avec Christian et James, Serge ayant préféré rester dans sa cabine. Ils sont sympas Serge et James, les deux amis luxembourgeois. L'interminable attente avant l'embarquement d'hier nous a permis de commencer à faire connaissance, tout en regardant arriver les différentes  expéditions (dont une très importante, avec deux petits hélicos dans un semi-remorque). Le navire est donc plein comme un œuf, et les passagers sont donc pour beaucoup des touristes en 4x4, un peu âgés, apparemment plutôt argentés.

Ça n'a pas empêché qu'ils passent une mauvaise nuit, comme moi, hé hé... Cabine sans hublot à l'atmosphère étouffante, ventilation en panne, bruits stridents de cloisons et de portes qui vibrent… Christian a craqué à cause de la chaleur alors que je venais tout juste de m'endormir, ruisselant sous le drap et  bouchons dans les oreilles. Pas de bol. Il faut avouer que c'était vraiment éprouvant...

Mais ce n'est pas grave, maintenant la mer est calme et le temps beau ! La réserve d'optimisme reste élevée et il est temps de commencer à prendre un peu le chaud et le soleil sur le pont, en guettant les premières terres... Et en essayant le téléphone satellite.

Serge et James